Intervention Jointe de la fédération des Khmers du Kampuchea-Krom et de la fondation des Montagnards
Speaker: Romy THACH
Madame le Président,
Aujourd’hui, le Vietnam affirme à la communauté internationale sa préoccupation des minorités ethniques. Malheureusement la recrudescence des répressions et des arrestations arbitraires à l’encontre de nos peuples suscitent une inquiétude grandissante.
Encore récemment, la province de Mouat Chrouk (Renommé An Giang en vietnamien) a été le théâtre d’actes de terreur. La source Radio Free Asia a rapporté qu’au 8 avril de ce mois, à approximativement 2 :20 du matin, dix voitures de police ont fait irruption dans le village de Chau Leang district de Svay Tong afin d’arrêter M. CHAU Hen et M. CHAU Ut. Des coups de feu on été tirés délibérément sur la foule par les forces de police frappant directement cinq personnes. Parmi les personnes blessées Madame Chau Hen, Madame Neang Phon on été blessées aux jambes. Les enfants de M. Chau Hen ont été retrouvés inconscient après qu’un gaz de substance inconnu ait été lancé dans leur maison. Pendant cette attaque, six villageois Khmer Krom ont été arrêtés et incarcérés par la police. Mme Neang Phon interviewé par Radio Free Asia à confirmé que les cinq personnes blessées ont été refusée de soins à l’hôpital le plus proche.
M. Chau Hen fait parti d’un groupe d’agriculteurs Khmer-Krom qui se sont rassemblés pour demander aux autorités vietnamiennes la raison qui les ont poussés à brûler un pont important utilisé par les fermiers pour rejoindre leurs champs de riz.
Le 11 avril 2008 au environ de 2h de l’après midi, cinquante montagnards chrétiens ont tenu une manifestation pacifique au bureau communal de ia Chia, manifestation qui a été violemment réprimé par les forces de police locale. La protestation populaire plaidait la libération de 3 frères chrétiens Puih H’Bat, Kson Sim, et Rahlon Don ayant été emprisonné pour le simple fait d’avoir soutenu leur foi et refusant d’intégrer l’église agréée par le gouvernement vietnamien. Suite à cette manifestation pacifique, deux croyants supplémentaires Kson Ien et Rahlan Toi ont été emprisonnés, relançant la colère populaire et engendrant un nouveau mouvement de protestation à travers les hautes terres centrales du Vietnam.
Madame le Président, l’échéance des Objectifs de Développement du Millénaire se rapproche et malheureusement la situation des Droits de l’Homme des Khmer-Krom et des Montagnards continue à s’aggraver. Nos peuples représentent au Vietnam plusieurs millions de personnes. C’est pourquoi, pour atteindre les objectifs de développement qu’il s’est fixé, le Vietnam doit reconnaître que l’application de la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones est impérative.
D’un point du vue plus général, la reconnaissance des peuples autochtones par les gouvernements qui les administrent à travers le monde est une étape fondamentale du progrès. Organiser et planifier le franchissement de cette étape est un point essentiel qui nécessite la plus grande attention et les plus grands efforts.
Nous recommandons en conséquence que l’instance permanente engage un travail collaboratif avec les états membres sanctionné par un calendrier précis afin que les peuples autochtones tel que les Khmer-Krom et les Montagnards soient reconnus.
Nous demandons que l’instance permanente insiste sur le fait que le Vietnam, en tant que membre non-permanent du conseil de sécurité des Nations Unies, doit coopérer plus étroitement avec les mécanismes des Nations Unies sur les droits de l’Homme et avec les rapporteurs spéciaux. Il est regrettable qu’aucun d’entres eux n’ait reçu d’invitation depuis 1998. Le Vietnam devrait particulièrement émettre des invitations aux rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur les questions de l’intolérance religieuse, de la torture, sur les peuples autochtones, ainsi que la détention arbitraire.
Pour conclure, rappelons que le mois dernier, au cours de la 7ème session du conseil des Droits de l’Homme à Genève, le Vietnam déclarait être prêt à un dialogue sur la question des Droits de l’Homme. Le Forum Permanent n’est-il pas l’occasion idéale de démontrer cette intention ? Nous sommes prêts et motivé à travailler ensemble pour un avenir des Droits de l’Homme dans la région asiatique.